LE TDAH
Le Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA-H), désormais classé parmi les Troubles Neurodéveloppementaux (TND) dans les manuels de référence tels que le DSM-5-TR et la CIM-11, n'est pas simplement un problème de volonté ou une mauvaise habitude. Il résulte d'un fonctionnement cérébral spécifique qui peut affecter divers aspects de la vie quotidienne, tels que les apprentissages, la gestion des émotions, l'organisation, ou encore les relations sociales. Cette réalité peut souvent susciter des incompréhensions : pourquoi mon enfant interrompt-il systématiquement les conversations ? Pourquoi semble-t-il incapable de finir ses devoirs ? Pourquoi s'éparpille-t-il constamment, alors qu'il fait preuve de créativité et de vivacité dans d'autres contextes ?
D'après le DSM-5-TR (2022), le TDA-H se manifeste par un mode persistant d'inattention et/ou d'hyperactivité-impulsivité, observé avant l'âge de 12 ans, dans divers contextes (à l'école, à la maison, etc.), et ayant des répercussions significatives sur le fonctionnement social, scolaire ou professionnel.
Les symptômes principaux se divisent en deux grandes catégories :
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Inattention : difficultés à maintenir l'attention, tendance à l'étourderie, oublis fréquents, perte d'objets, etc.
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Hyperactivité-Impulsivité : agitation motrice, difficulté à rester assis, propension à interrompre ou à agir sans réfléchir aux conséquences.
Il peut exister une prédominance inattentive ou une prédominance hyperactif-impulsif mais il existe également un trouble combiné avec à la fois des symptômes d'inattention et d'hyperactivité qui est le sous-type le plus représenté.
La Haute Autorité de Santé (HAS) insiste sur le fait que le TDA-H est un trouble neurodéveloppemental nécessitant un diagnostic clinique approfondi. Bien qu'aucune limite d'âge stricte ne soit définie pour envisager un diagnostic, il est généralement accepté que les symptômes apparaissent avant 12 ans. Les conséquences possibles de ce trouble sont variées :
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Risques accrus : échec scolaire, comportements à risque (consommation de substances, addictions), difficultés relationnelles.
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Comorbidités fréquentes : troubles oppositionnels, troubles de l'apprentissage (dyslexie, dyscalculie), troubles anxieux ou de l'humeur.
Un repérage tardif ou une prise en charge insuffisante peuvent aggraver ces difficultés, augmentant les risques de décrochage scolaire, d'isolement social, ainsi que des répercussions émotionnelles, comme une baisse de l'estime de soi et une anxiété accrue.
Bien que la HAS précise que le bilan neuropsychologique ne soit pas toujours nécessaire pour poser le diagnostic de TDA-H, il joue un rôle clé dans plusieurs situations :
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Objectivation du profil cognitif : Le bilan permet d'évaluer les fonctions attentionnelles (attention sélective, attention soutenue, flexibilité cognitive), la mémoire de travail, la rapidité de traitement et les fonctions exécutives (planification, inhibition, etc.).
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Recherche de troubles associés : Comorbidités telles que la dyslexie, la dyscalculie, la dyspraxie, ou les troubles du langage oral, nécessitant souvent des évaluations spécifiques (bilan orthophonique, psychomoteur, etc.). Le bilan neuropsychologique peut également identifier des fragilités ou des mécanismes compensatoires qui expliquent en partie les difficultés scolaires ou comportementales.
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Ajustement des stratégies d'intervention : Les résultats du bilan permettent de recommander des aménagements pédagogiques adaptés, en ciblant les domaines nécessitant un soutien prioritaire (par exemple, organisation du matériel, consignes simplifiées, temps supplémentaire, etc.).
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Suivi évolutif : Des réévaluations peuvent être réalisées pour mesurer les progrès obtenus grâce à des prises en charge multimodales (thérapie cognitivo-comportementale, rééducation des fonctions exécutives, etc.) ou un traitement pharmacologique (méthylphénidate, atomoxétine, etc.).
Il est crucial de souligner que, même avec un TDA-H, les performances cognitives d'un enfant peuvent être hétérogènes. Beaucoup de jeunes développent des stratégies de compensation ou présentent des zones de force (par exemple, raisonnement verbal, imagination créative) qui méritent d'être identifiées et valorisées pour renforcer l'estime de soi et améliorer l'efficience globale.
Le bilan neuropsychologique, reste un levier essentiel pour cerner les spécificités cognitives et comportementales de l'enfant, et pour guider les aménagements pédagogiques (PAP, PPS, Geva-Sco). Cette approche permet une prise en charge plus fine, tout en accompagnant l'enfant et sa famille dans la valorisation de ses compétences.